MusicZone,
webzine
Nervne kousavá, neucesaná
a podmanivá zároven. Asi jako když se holou dlaní
probouráváte do klubka potmešile kousajících
drátu a pri tom ani pres jemnou bolest neprestáváte,
protože víte, že to presne takhle má být,
když cíl je paráda.
Ano, ani do muziky francouzských
post-rockových alternativcu Moller-Plesset, kapely u nás
již pomerne známou a zdomácnelou, což ostatne
dokazuje i název jedné ze skladeb tohoto recenzovaného
alba zvanou "Cheb", se clovek nedostává snadno.
Francouzská energická
úderka pri tom vychází z pomerne jednoduchého
nástrojového obsazení. Dve jen lehce elektrifikované
kytary, mírne hysterický zpevák a tak akorát
sekavé a rytmicky zajímavé bicí k tomu. Jenže
tahle parta si i v tak základním obsazení dokáže
hrát! Skoro až jazzove potrhle, rockove výbušne
i melodicky nárezove dohromady.
Dve zmínené, jak
jsem již psal mnohdy až akusticky znející kytary,
jsou jako by základem celé té neuchopitelnosti. V
tom jim pak velmi pomáhá místy až deklamovaný
mírne jecivý zpev. A bicí? Ty k tomu tvorí
potrebný pevný rád, ackoli ani pan bubeník
není rozhodne jen nejaký nástrojove presný
suchar.
Dohromady si tenhle projev omotává
posluchace jako pavoucí nitky, aby pri pozorném poslechu
zjistil, že v pavucine nesedí nebezpecný pavouk, nýbrž
zajímavé melodie schované za tepajícím
post rockovým predivem, když mám být strucný.
Letos vydané album Moller-Plesset
nazvané "The Perturbation Theovery" nabízí
celkem osm skladeb a i pres to, že ty všechny se drží
približne výše popsaného stylu, zní album
pomerne pestre. Vždyt už jen úvodní "Megavix"
jakoby se skládala hned z dvou písní dohromady. Dva
predposlední kousky zase více než obohacují
hlasy hostujících zpevacek. A obzvlášte "Purple
Rape", kde se jemná souhra obou tentokrát plne akusticky
znejících kytar, mení v dialog lehce ochraptelého
zpeváka a eroticky znející zpevacky, je pro mne témer
tím nej na tomhle albu.
Deska "The Perturbation
Theory" bude zcela jiste ušní lahudkou pro všechny
fanoušky najazzlého tepavého post core rocku, vychutnávace
akustiky v rockovém provedení, stejne jako pro všechny
ty, pro než experimentování v muzice neznamená
neobvyklé nástrojové obsazení, ale rádi
se nechávají unést tím, co lze vykutit v obsazení
klasickém. Zde trochu odbocím a upozorním, že
kapele, jak si již ctenár možná všiml, schází
basa. Ale verte mi, chybí, lec neschází.
Webzine
STNT – Sans
Tambour Ni Trompette
Je comptais sur la prochaine sortie en double vinyle des deux premiers
efforts de Moller Plesset pour vous parler, enfin, de « the perturbation
theory »…mais comme ce projet est repoussé à
une date ultérieure, il ne me reste plus qu’à me jeter
dans le grand bain de la chronique… car jusqu’à maintenant
je ne savais pas trop quoi penser de ce disque. Attention je ne parle
pas des cinq nouvelles chansons qui se situent musicalement dans la continuité
de « rather drunk than quantum », à savoir ce savant
mélange noise rock bluesy qui excelle dans la rencontre de Us Maple,
Mule, Condense, Colossamite et autres maîtres du son noise rock
des nineties, chers aux cœurs de nos amis musiciens. Le chant est
tout particulièrement réussi sur cet opus et donne un ton
nouveau à l’ensemble…un côté désespéré
et embué d’alcool... genre sortie de bar particulièrement
avinée. De plus avec « megavix » les Mollers ont écrit
un putain de classique de noise music, vous savez un de ces morceaux qu’on
retrouve sur toutes les mix tape des copains sans que personne ce soit
passé le mot. Non, non, ce n’est donc pas les nouvelles chansons
qui me font tiquer. C’est plutôt les trois morceaux qui suivent,
à savoir des reprises de « megavix », «purple
rape » façon unplugged avec invités au chant Laetitia
Sheriff et Isa Valenti, ainsi que le remix électro d’un des
deux guitaristes du groupe. Les morceaux sont joliment revisités,
mon préféré c’est le duo entre Gilles et Laetitia
sur « purple rape »…mais j’ai cette impression
que ce disque n’est pas fini, comme s’il manquait quelques
chose…peut être que j’aurai préféré
au moins trois ou quatre autres morceaux tout simplement…ben ouais
je fais mon difficile mais avec de pareille formation à part chipoter
je ne vois pas trop ce que pourrais dire de plus. Dois-je insister sur
la superbe pochette et sa bande dessinée, non ? ! Vous l’avez
bien compris même si ce nouvel effort de Moller Plesset me laisse
certains jours sur ma faim, il reste un disque d’une classe certaine...ben
ouais quand même, il faut que cela soit dit !
Pepper
Zone, webzine
Tu
prend le disque dans tes mains, tu le déballes : un premier fourreau
de toute beauté. Que découvre t’on ensuite ? Un deuxième
fourreau de toute beauté au sein duquel est inséré
un comix de 40 pages !! Rien que l’artwork général
du disque est une preuve d’achat potentiel. Un artwork sublime,
un comix agréable proposé par le dessinateur Em qui tourne
autour de l’aliénation que provoque la télévision.
Moller plosset nous offre son second opus, après la sortie du premier
par l’association K-fuel ; pas étonnant d’ailleurs
qu’ils se soient raccrochés à eux, tant la noise du
trio est dans la droite lignée de la distro rennaise. Les 6 premiers
titres sont effectivement dans la lignée des influences énoncées
: Jesus Lizard ou Don Caballero. Même goûts pour les guitares
acérés, pour les structures alambiqués et les ambiances
tendues et angoissante. Les deux avant derniers titres sont des complaintes
acoustiques (le groupe jouait à la base en acoustique) auxquels
est venu se joindre deux chanteuses. Pour finir, Moller plesset se fend
d’un titre un poil electro bizarre en guise d’outro, histoire
de montrer leur ouverture d’esprit. « the pertubation theory
» est un bon disque, complexe et inventif musicalement, recherché
et superbe esthétiquement. Vous n’aurez donc aucune raison
de ne pas vous pencher sur cette galette distribuée par Overcome…
Kerosene,
fanzine
Merci Dan de m’avoir donné la possibilité de chroniquer
des disques faits d’autre chose que de guitare folk, de batterie
jouant des rythmes lents, de chants jamais criés, toujours posés.
Il n’y a en effet que les instituts de sondages (oui ou non ?),
les enquêtes d’opinions, de consommation (plutôt choux
fleurs ou navets ?) qui vous font entrer dans des catégories. Même
vos amis vous étiquettent. Et dans une ville où tout le
monde écoute du gros bourrin, si vous ne suivez pas la majorité,
la masse, vous êtes un « popeux » à qui on peut
coller tous les qualificatifs. Mais il y a parfois plus de rébellions
dans l’esprit d’un enfant de chœur que dans celui d’un
punk coiffé d’une crête, armé d’une bière
et paré d’un chien. Donc encore merci Dan car « The
Perturbation Theory » le second album de Moller Plesset n’est
pas un disque de pure pop et miracle ! Oh ! Miracle ! Je l’aime.
J’aime les arrangements intelligents construits par les deux guitares.
Il est toujours impressionant de constater une telle complicité
entre deux musiciens. Leurs mélodies se croisent et s’entrecroisent
et lorgnant parfois vers la tristesse du blues, elles me font penser sur
certains morceaux à Jesus Lizard. Elles possèdent aussi
une construction répétitive et tournante qui peut rappeler
la musique cyclique, mécanique de Steve Reich. J’aime aussi
la complémentarité des voix, l’une rauque l’autre
plus aigue qui ont des reflets Fugazien. Notons aussi la participation
de Laetitia Sheriff et la chanteuse de 13th Hole pour des morceaux accoustiques
en tout cas plus pop, car il y a bien une raison au fait que je chronique
ce disque. Un dernier argument pour le oui, pour l’adhésion
à ce disque est que l’album est accompagné d’un
comix d’une quarantaine de pages réalisé par le dessinateur
em. (Charly)
Positiverage,
webzine
Deuxième album pour ce combo
discret de Rennes, et avant même de parler de musique, force est
de constater que ce nouvel album est encore présenté d'une
bien belle manière. Comme pour "Rather Drunk Than Quantum",
leur premier disque, c'est le dessinateur eM qui est responsable du graphisme
et de la BD livrée avec le disque. L'ensemble est superbe. Pour
ce qui est de Moller Plesset, ces grands défenseurs d'une noise
claire et complexe reviennent avec toujours autant de déviance.
Jamais un groupe n'aura tant titillé le "Placebo" de
Condense, sans pour autant en être une copie. Moller Plesset reste
bien plus cérébral que Condense — le groupe gagnerait
d'ailleurs à plus d'assise par moment — mais on y retrouve
une même complicité entre ces guitares au son clair, une
même tension, et quand le chant s'énerve un peu, une même
rage désespérée. Le groupe s'en tire à merveille.
Ne cherchez pas de la mélodie facile et de l'accroche évidente,
on vient ici pour se laisser enivrer par les notes de guitares et leurs
boucles indomptables, on vient ici pour se perdre et oublier les conventions,
on vient ici pour explorer ou retrouver des chemins débroussaillé
par certains aïeux américains. Et pourtant, les rennais gardent
une énergie bien directe qui leur évite l'abstrait excessif
des formations plus expérimentales. Il n'y a que le chant parfois
trop monolithique qui aurait tendance à me décevoir, mais
très franchement, les rennais viennent de pondre un deuxième
album à la hauteur de nos espérances. Et la présence
de Laetitia Sheriff sur "purple rape" ou Isa Valenti (de 13th
Hole) sur "Megavix" ne fait que me confirmer. Ces demoiselles
n'apportent en réalité guère plus d'émotions
à ce disque, mais la noise qui s'en dégage n'en a définitivement
pas besoin. Un
disque sous forme de tableau sombre et torturé qui s'écoute
et se regarde avec un grand plaisir.
[mg]
NextClues,
webzine
J’ai mis 10 jours à retrouver ce disque parti se protéger
au fond de mon sac entre les baleines repliées de mon parapluie.
Il a fallu attendre une journée de pluie pour que je le récupère.
Ca ne serait jamais arrivé si j’étais breton et c’est
justement le cas de Moller Plesset qui sort son excellent deuxième
album sur le label Perte & Fracas. Accompagné d’un beau
comix d’Em, le cd est déjà un superbe objet, cartonné,
sobre et soigné. A l’intérieur, c’est la même
chose: la musique de Moller Plesset se glisse tout en finesse et en impertinence
dans les traces de Don Caballero, d’Hella ou de Gastr Del Sol. Entre
ses intonations noise et le chant, plaintif et parlé, parfois hurlé,
toujours judicieux et bien placé, qui achève de donner une
touche plus noire à cet album, Moller Plesset a réussi la
performance de me faire regretter le chômage technique de mon parapluie
au printemps.
(9/10)
{Olivier}
BOKSON,
webzine
Des groupes décalés et noisy comme peut l'être
Moller Plesset, la France n'en compte pas beaucoup. Pour se familiariser
avec cette approche du rock n'roll, il faut malheureusement trop souvent
traverser l'Atlantique. Les plus énervés de Condense avait,
chez nous, ouvert une brèche il y a quelques années, et
les rennais semblent avec ce deuxième opus, prendre définitivement
la relève. "The Perturbation Theory" semble moins accessible
que son prédécesseur au profit d'une plus grande aisance
rythmique, d'une maturité définitivement acquise, et d'une
profondeur sans faille. Car il faut pouvoir suivre Moller Plesset et ses
enchaînements de plans aux guitares souvent répétitives
ou tranchantes, et à la rythmique décousue. On pense souvent
d'ailleurs à The Ex pour le rabachage, cette ambiance tendue laissant
les portes grandes ouvertes à l'improvisation tout en laissant
limites et contraintes s'échapper. Pour preuve ces deux titres
acoustiques sur lesquels apparaissent tour à tour Laetitia Sheriff
et Isa Valenti (13th Hole), et ce packaging né de leur collaboration
avec le dessinateur Em proposant un comic d'une cinquantaine de pages.
Dommage que la complexité de la musique de Moller Plesset effraie
les oreilles novices, car il s'y cache une richesse que l'on aimerait
souvent prescrire au plus grand nombre. Admirable.
Matthieu
06/05/2005
Liste
de distribution X~Mist, Nagold, Allemagne
2nd full album by this excellent french
Post-Rock trio! 8 tracks musically in between DON CABALLERO and KARATE,
and at least as good as both of them, with a way more energetic approach
in their music! Additionally this comes with luxuriously-styled packaging,
as a digipak including a 50-pages comic-booklet!
Ouest-France,
Edition de Rennes du 05/04/2005
Les rennais de Moller Plesset sortent aujourd’hui dans les
bacs leur nouvel album, Perturbation Theory. Un disque étonnant
et émouvant.
Un nouvel album , huit chansons et une dialectique implacable. Perturbation
Theory, titre emprunté au physicien Moller, manipule une fois de
plus la décomposition avec un réel bonheur. Rythmique à
l’envers, guitares trébuchantes, créativité
foisonnante, l’architecture du nouvel album étonne puis émeut.
La maison Moller, c’est un quadrilatère à sept côtés
avec sous-sol à l’étage, cuisine désaménagée
et grenir au salon. L’entrée se fait par la fenêtre,
la sortie par le tuyau de douche. Charpentiers et princes de la déconstruction,
les rennais esquissent à l’arcanne des lignes mélodiques
avec la rondeur de l’angle droit. Les mots restent un prétexte,
le chant défie toute idée de mélodie. Dans ce dédale
sonore, l’accord idéal n’a pas sa place. «
L’univers des Moller Plesset n’est pas d’accès
facile mais on n’a jamais eu l’intention d’être
une usine à tubes. La réussite commerciale n’est pas
le moteur du projet. On fait juste ce qu’on aime ». Et
avec ceux qu’ils aiment. EM, dessinateur branché surréalisme,
emplit le superbe écrin de ses subtils crayonnages, Laetitia Sheriff
et Isa Valenti apportent un lumineux contrepoint au chant torturé
et crépusculaire. Le groupe avoue « ne pas aimer la surenchère
dans un genre qui souvent s’y prête » et se considère
définitivement « comme un groupe rock’n roll ».
Immanquable.
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Exlektik, webzine
L’exceptionnelle
scène indé française des années 90 semble
enfin faire de nouveaux émules, près de 10 ans
après sa quasi-disparition. On commence ainsi à voir
émerger bon nombre de groupes proposant un rock tendu,
fouillé, et reprendre avec bonheur le flambeau des monstres
sacrés qu’étaient Portobello Bones, Bästard,
Ulan Bator et autres Deity Guns (on pourrait en nommer ainsi des
dizaines). On peut citer dans la nouvelle vague qui se forme
actuellement des groupes tels Looking For John G, Enregistré Par
Steve Albini, etc…. Et on peut y rajouter cette hydre
étonnante qu’est Møller Plesset. Dire que je
connaissais ce groupe il y a 2 mois eût été un
mensonge éhonté. D’ailleurs je présume que
les Rennais ne sont pas vraiment des plus célèbres dans
notre belle contrée. Et pourtant nous sommes là en
présence d’un beau diamant 24 carats qui ne demande
qu’à être découvert.
D’emblée la musique tourbillonnante du groupe
étonne et peut rebuter. Il faut s’acclimater à la
richesse des compositions et au foisonnement d’idées qui
jaillissent de partout. La première écoute de Rather
drunk than quantum m’a procuré le même effet que la
première écoute du The Painter’s Palette
d’Ephel Duath, j’ai été un peu dubitatif et
abasourdi par cette texture dense impossible à assimiler
facilement. Le parallèle entre les deux groupes, si on excepte
le côté jazzy des Transalpins, peut s’établir
sur toute la durée de l’album, notamment en terme de
structure mouvante et en terme de travail de composition qui force le
respect. Musicalement, le combo rennais est beaucoup plus rock dans
l’âme et moins ‘expérimental’ mais la
diversité des ambiances proposées est étonnante et
en une quarantaine de minutes l’auditeur aura visité bon
nombre de paysages sonores. Et peut ressortir lessivé
d’une écoute attentive. Ou bouleversé. Car on
touche là aux cordes sensibles, les mêmes qui nous font
apprécier un tableau et pas un autre, un livre et pas un autre.
Fi de la technique, c’est l’émotivité qui
fait loi, grandement aidée par des musiciens inventifs et
inspirés. Pas besoin de se cacher derrière une grosse
disto, leur mur de son est bâti sur des guitares crunchy qui ne
se reposent jamais et proposent alternativement des accords tendus ou
des motifs arpégo-mélodico-tourmentés du meilleur
aloi, conférant une certaine impression de tourbillon,
impression renforcée par des voix multiples, jamais criardes,
plutôt déclamatives, se répondant sans cesse. Sur
ces substrats mélodiques, la basse ronronne juste comme il faut,
tandis que la batterie tourne au mieux. L’ensemble passe de
l’aérien à l’agression noisy ("X-Kape") de
façon naturelle, avec de belles montées en puissance.
Décrire précisément cette musique n’est pas
aisé, tout simplement parce qu’elle se ressent. Mais aussi
parce qu’elle est d’une richesse assez stupéfiante.
Ainsi, au lieu de vous abreuver de descriptifs alambiqués, je ne
saurais que trop vous conseiller d’aller jeter une oreille sur
les titres en écoute sur leur site. Quand je vous aurai dit que
l’artwork est lui aussi très personnel et franchement
superbe, vous aurez un premier aperçu d’un disque qui
aurait dû faire plus parler de lui. A vous de faire le reste du
travail.
Rather drunk than quantum est un disque exigeant mais superbe, dont les
trésors magnifiques enfouis en son sein se méritent. A
ranger précautionneusement aux côtés des
œuvres des groupes cités en début de chronique. Le
genre de disques qu’on réécoute 10 ans plus tard et
qui vous procurent toujours le même frisson. Du genre de ceux qui
ont la classe, tout simplement. Mais comme d’habitude en France,
le talent ne sera reconnu qu’après que le groupe
n’ait splitté, et encore dans le meilleur des cas. Remiser
cette musique complexe, torturée mais jouissive au placard
serait une énorme erreur, pourtant d’ores et
déjà prévisible.
Allons, pas besoin de sortir de grandes théories, je ne
changerai pas la face du monde. J’ai ce disque et je
l’aime. Le reste n’est que littérature.
(juin 2006)
Webzine
STNT – Sans
Tambour Ni Trompette
Les premiers essais « démographiques » du quatuor (deux guitares,
une batterie, un chanteur) furent peu distribués. Pourtant un fort caractère
musical transparaissait dans ces titres. Une utilisation assez personnelle
de la guitare sèche avait tendance à retenir toute notre attention. Sur
ce premier album, exit la guitare toute sec ! Et la surprise est d’autant
plus renversante que la musique de Moller (pour les intimes) y gagne en
émotion et en densité. Les guitares ne cessent de se croiser. Se décroiser.
Pour mieux s’enlacer de nouveau. Les mélodies arrivent toujours à point
nommé. Rien de claquant ni de tape à l’œil ici. Juste de la classe. Des
chants ni criés, ni parlés, se répondent sans temps morts. Chacun dans
un ton qui lui est propre. Ils renforcent le côté très émotionnel des
morceaux. Les influences sont si bien digérées qu’il ne me vient que peu
de choses à l’esprit à ce propos. On peut juste signaler qu’une légère
atmosphère (nostalgique ?) du meilleur de la scène « noise » française
des années 90 peut être détecter à certains moments. Le « placebo » de
Condense m’est venu plusieurs fois à l’esprit, allez savoir pourquoi,
et Hash Over aussi. Pour le reste on se rendra du côté plutôt nord américain
de l’atlantique. Pas loin de chez Craw, d’Us Maple et consœurs. Pas très
proches musicalement les uns des autres. Mais je crois que c’est un signe
d’ouverture ou d’un état d’esprit en commun. Il y a de grandes chances.
Moller Plesset risque de chatouiller plus d’une oreille avec cette noise
bluesy rock and roll. Cette première sortie, si longtemps désiré, du label
K Fuel, vaut son pesant de cacahuètes. Je vous le dis, moi ! En plus le
visuel est à la hauteur de l’événement.
greg
(18/12/02)
impressive album by
this french band! 10 songs of progressive Math-Rock, in the tradition of
bands like COLOSSAMITE, U.S.MAPLE, GASTR DEL SOL or DON CABALLERO, but with
more rock-like song-structures! highly complex and technical, but at the
same time energetic and sharp! and to top it off, this CD comes in real
exquisite packaging!
L’Oeil
Electrique, Magazine bimestriel, n°27, 2003
On le savait déjà depuis, par exemple, US MAPLE, il est
possible de faire un album de rock’n’roll, un vrai,
entièrement mu d’une énergie
déglinguée et vouée au désastre, sans
passer par la structure couplet-refrain et l’obligatoire
enchaînement de riffs par trop référencés.
Møller Plesset, après avoir expérimenté le
free électroacoustique à la Jim O’Rourke, a durci
le son en l’électrifiant. Il en résulte des
morceaux en « montée », dont les
mélodies de guitares, de type sinusoïdales,
entremêlées et complémentaires, volontiers
dissonantes, expriment une franche exaspération. Cette
impression est soulignée par les voix, souvent appuyée,
rythmique, et basée sur le souffle pour la principale,
énervée et disposant d’une sorte de distorsion
naturelle pour la seconde. Ce pourrait être cacophonique, mais
pas du tout, l’ensemble étant fermement maintenu par le
batteur, véritable taulier de l’affaire, qui manie avec
agilité breaks et contretemps. Positionnement contemporain et
sauvagerie, expérimental’n’roll, voilà qui
génère un album passionnant, dont les écoutes
successives révèlent la véritable ampleur. K-FUEL
records, pour sa première production, fait bien les choses, le
son étant appuyé par un visuel impeccable : une
élégante bichromie et une bande dessinée de em,
activiste aux éditions La Chose, narrant la triste
destinée d’un gamin monomaniaque, fou de
l’idée de la guitare. A noter que le cd contient trois
vidéos hypnotiques d’EKO-DAY BLIND, franchement mal
indiquées. Il eut été intéressant
d’avoir les paroles, pas toujours audibles, tant les titres
laissent présager un sérieux travail socio-politique
(Doggy, I Want My Drink, Gimme The «La Chaise »). La
prochaine fois, peut-être.
J.
d’ά
TRUST,
Magazine allemand, Avril 2003
Møller Plesset aus dem französischen
Rennes widmen sich auf ihrer Debüt CD dem Math-Rock der Skin Graft-Schule
Chicagos. Bands wie Don Caballero, US Maple oder Karate fallen einem sofort
als Vergleiche ein. Geschickt variieren die vier Franzosen ihren Sound
zwischen Hektik und Ruhe, Laut und Leise, Jazz und (Noise-)Rock und verfallen
dabei nicht in reines ?gedaddel". Ergänzt durch drei sehenswerte
Videos und verpackt in einem wunderschönen Pappschuber mit einem außergewöhnlichen
16-seitige Comic, lässt diese Veröffentlichung keine
Wünsche offen!
(frank d.)
Bokson,
webzine, Avril 2003
On
pouvait entendre par ci par là que Rennes était un
véritable vivier en matière de noise à la
française. Je n’en avais toujours pas la preuve avant que
mon cher facteur (et oui des fois on l'apprécie) ne
dépose le premier album de Moller Plesset dans ma boîte
aux lettres. Vite inséré dans ma platine histoire de
vérifier ces rumeurs, ce disque m'a mis une gifle en deux temps
trois mouvements et je n'ai pu que me soumettre sadiquement à
une écoute intégrale.
Citant US Maple comme une
de ses influences principales, le combo rennais
se plait à proposer un rock qui ne court malheureusement pas assez les
bacs et qui parfois nous rend nostalgique de l'époque Condense. Ici, les
structures basiques font sourire et on se complait à surprendre insolemment
l'auditeur grâce à un rock n'roll imprévisible, bourré de surprises rythmiques,
portant bien haut le drapeau de la distorsion, du bruit et de l'originalité
("The Show"). Que ce soit au niveau instrumental ou vocal, Moller
Plesset débroussaille le genre sans jamais être prétentieux en insérant
subtilement de fines mélodies souvent complémentaires allant presque jusqu'à
lui donner une couleur pop. Pour preuve, nous retiendrons plus particulièrement
le superbe "X-Kape" tout en montée ou le chant fait toute l'ambiance
du morceau, "Honey" pour le travail des guitares, "I-I-2"
pour l'originalité rythmique et "Who Do You Think You Are?"
pour l'incroyable vibration rock n'roll qui s'en dégage.
On pouvait, au mot noise,
penser instantanément au chao. Moller Plesset semble avoir vu le vent
venir et s'est, avec réussite, appliqué à accoucher d'un album mûrement
réfléchi qui peut se targuer de ne souffrir de quasiment aucun écart de
jeunesse. Les rennais réussissent ainsi le difficile pari d'innover tout
en ne se fermant aucune porte. En plus de cela, le groupe peaufine son
image par un packaging adéquate et de qualité comprenant une bande dessinée,
mais aussi par des bonus vidéo qui finiront certainement de vous convaincre.
Tout simplement un disque pour surprendre autant que vous pouvez l'être.
Matthieu
(24/04/2003)
Kill
What, webzine, Avril 2003
Une
esthétique de nerf et d’acier qui maltraite la grammaire des notes et
crée des collisions entre ces deux voix en quête d’attention. Presque
jalouse l’une de l’autre, elles se sentent quasiment toujours obligées
de se couper la parole. Un dialogue de sourds, perturbé par ces deux guitares
débridées qui brodent leur noise dans la répétition et le bancal. L’urgence
de l’instant n’est jamais sous-estimée. On pousse la déraison par dessus
bord pour voir ce que l’on pourra bien sauver. Une musique désincarnée
et mal peignée qui a besoin de bien peu pour mettre à sac toutes les conventions
musicales. A cet égard, on ne peut s’empêcher de rapprocher Moller Plesset
des feux Condense, un groupe qui semble les avoir directement influencé.
Et en soufflant suffisamment sur les cendres des Lyonnais, Moller Plesset
semblent avoir déniché quelques braises sous-jacentes bien vives. Rien
à redire. (8/10)
Positiverage,
webzine, Mai 2003
Derrière un packaging dévoilant le mal-être sous sa plus belle
forme (dessin de em), nous découvrons une musique tout aussi angoissante,
mais tout à fait inspirée. Nouveaux venus dans le paysage noise français,
Moller-Plesset sort directement un premier album digne de ce nom (normal
quand le groupe à 6 ans d'existance!). Guitares incisives (trois), furie
maladive, vocaux malsains, rythmes déstructurés, confusion maîtrisée…
Tous les éléments qui ont fait le succès de groupes comme US Mapple se
retrouvent dans ce disque. Les amateurs de guitares vont être servis (le
groupe se dispensant aisément d'une basse). Mais, si ce disque nous replonge
dans un style musical qui a cartonné dans les années 90 puis s'est discrètement
évaporé, le quatuor rennais le fait avec beaucoup de classe et de savoir
faire. Pas de tâtonnement ici. Le groupe connaît la recette et l'applique
à merveille, au risque de tomber dans les mêmes pièges que ses aïeux :
le mal de crâne assuré au bout du sixième titre ! Mais peu importe, chaque
morceau s'écoute avec bonheur, comme un ensemble, et les aficionados de
cette noise complexe seront enchantés de découvrir un groupe français
à la hauteur des références d'antan. On regrettera juste un manque de
respiration, et une certaine redondance sur la longueur de l'album. En
attendant, on n'avait pas vu ça depuis bien longtemps.
[mg]
Magazine
Fanfare, revue trimestrielle, Juin 2003
Voilà un disque comme on aimerait en entendre plus souvent… Sans aucun doute
la surprise de ce printemps ! Publié par un tout jeune label, Moller-Plesset
présente ici son premier essai discographique. Et quel essai ! L’atmosphère
dégagée par les 10 titres évoque toutes sortes d’influence, sans que l’on
puisse vraiment les identifier. Sans doute est ce là le signe d’une maturité
certaine. Certes, on peut avancer une évidente similitude avec US Maple,
dont Moller-Plesset serait l’équivalent hexagonal, mais ce serait trop
réducteur de s’en tenir à cet unique rapprochement. Plus globalement,
on peut rattacher les bretons aux artistes des écuries Touch & Go
et Skingraft pour l’international, et leur trouver des connivences lointaines
mais certaines avec Condense et Pigz Will Toast, voire Prohibition… Les
guitares, s’appuyant sur une rythmique solide et inventive, s’enlassent
et s’entremêlent dans une dissonance parfaite et mesurée, se répondant
sans cesse en se complétant à merveille. Ici, la technicité n’est pas
un obstacle au plaisir : loin d’être rébarbative, elle participe
activement à l’enivrement que procurent les mélodies. L’objet dans son
ensemble est magnifique, le packaging, accompagné d’un petit livret comix,
réalise par EM de la Chose (association éditrice de comix) est de toute
beauté. Rien n’est laissé au hasard, la démarche est aboutie et réfléchie
dans les moindres détails. C’est superbe, on en redemande.
[Yannis Sada]
FreeMusic,
webzine tchèque, Octobre 2003
Clever: Francouzská
nezávislá muzika byla vždycky hodne zajímavá:
od svébytné scény "screamo" kapel v polovine
devadesátých let až po soucasné výboje
avantgardních Cheval de Frise. Rekl bych, že Moller-Plesset
leží tak nekde uprostred mezi temito dvema proudy. Mají
v sobe nepopiratelné ovlivnení produkcí labelu jako
Touch and Go nebo Quarterstick, ale zároven i jakousi "evropskou
oduševnelost", která jim dodává opravdu
velikou originalitu.
Smart: Fakt skvelej digipack, to jsem
dlouho nevidel! A hustá muzika, tohle mužu! Odkud to je?
Clever: Moller-Plesset jsou ctyri
a jsou z Rennes. Nemají baskytaru. Krome hlasu a bicích
používají ješte dve kytary a práve jejich
nápaditá souhra dodává jejich muzice tu strhující
sílu. "Rather Drunk Than Quantum" mi paradoxne pripomíná
táborskou Deverovu chybu - ta sice pracuje "jen" s dvema
baskytarami a bicími, ale její hudba má podobné
vyznení, jako "dvoukytarová" jízda Moller-Plesset.
Žádna kytara není "vedoucí", obe spolu
spíš rovnocenne komunikují a vytvárejí
nekdy dost krkolomné, zároven ale porád ješte
srozumitelné obrazce.
Smart: To je pravda. U týhle
muziky nekdy hrozí, že se stane nepochopitelná pro
ty, co jí jen poslouchají. Že tomu jako rozumí
jen ty, co to hrajou, chápeš co chci ríct. Ale tohle
je docela porád nárez. Jako že je tam slyšet,
že tam jsou ruzný protiproudy a víry, ale porád
te to ješte hodne lehce strhne jedním smerem, rozumíš...
Je tohodne ulítlý. Fakt dobrý!
Clever: Je to trošku jako The
Jesus Lizard - podobne plíživé a znepokojující
kytarové riffy, nekonvencní rytmika a nemocná atmosféra
paranoidního polodeklamovaného "zpevu". Moller-Plesset
se mají na nekolika koncertech objevit v Cesku (podrobný
rozpis snad bude brzo i na stránkách Freemusicu), což
by mohla být zajímavá zkušenost - podobnou muziku
totiž vetšinou provozují dost podivné existence...
Smart: Sám jseš dost podivná
existence. Z mýho pohledu je tohle jedna z nejzajímavejších
desek za poslední dobu. Je to fakt neco ovýho! Americký
kapely by daly nevím co za to, aby znely takhle autenticky a takhle
podivne. A z techhle kluku to proste leze úplne samo.
Web kapely najdete na adrese www.moller-plesset.ht.st,
kde jsou též mp3 ke stažení
Melodick, webzine,
Fevrier 2004on
est d’abord interpellés par la pochette ; le premier contact.
l’homme parait mentalement fou. le chien est plutôt rassurant.
on ne sait pas à l’avance ce qui va se passer. petite appréhension.
puis « the show » explose
comme un coup de tonnerre. son riff/refrain entêtant témoigne,
dès la première seconde, de la puissance sonore du groupe.
de son aisance dans la complexité. les chansons s’enchaînent,
parfaites. et on serait presque prêt à pardonner au quatuor
le petit manque par-ici, la faute de goût par-là, ou encore
le trop plein de structures alambiquées dans ce coin.
mais rien ne manque. mais la faute
ne vient pas. mais rien n’est en trop.
moller plesset joue avec les nerfs.
son rock bruitiste et mélodique rappelle quelque fois les grandes
heures de condense ( « 1-1-2 » en particulier ). et c’est
bien la première fois, depuis les sus-cités, que l’on
peut effectuer un tel rapprochement concernant un groupe noise français.
les guitares prennent un malin plaisir à déstructurer les
mélodies pour en recréer de nouvelles alors que le chant,
titubant et chaotique cherche et trouve finalement sa place dans ces méandres
infinis.
élégante et névrosée,
la musique de moller plesset vient réveiller nos démons.
les titille. les affame. et on comprend vite que leur rassasiement passera
obligatoirement par ce « rather drunk than quantum ». le tout
est servi par un packaging vraiment réussi, un livret-comix effrayant
et trois vidéos-clips.comme
deux falaises séparées par du vide, où moller plesset
serait le fil salvateur du funambule.
ajouté le 12.02.2004
Repié
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