Reviews

The Perturbation Theory
Perte et Fracas Records - 2005

 

Rather Drunk Than Quantum
KFuel Records - 2003

MusicZone, webzine
Nervne kousavá, neucesaná a podmanivá zároven. Asi jako když se holou dlaní probouráváte do klubka potmešile kousajících drátu a pri tom ani pres jemnou bolest neprestáváte, protože víte, že to presne takhle má být, když cíl je paráda.
Ano, ani do muziky francouzských post-rockových alternativcu Moller-Plesset, kapely u nás již pomerne známou a zdomácnelou, což ostatne dokazuje i název jedné ze skladeb tohoto recenzovaného alba zvanou "Cheb", se clovek nedostává snadno.
Francouzská energická úderka pri tom vychází z pomerne jednoduchého nástrojového obsazení. Dve jen lehce elektrifikované kytary, mírne hysterický zpevák a tak akorát sekavé a rytmicky zajímavé bicí k tomu. Jenže tahle parta si i v tak základním obsazení dokáže hrát! Skoro až jazzove potrhle, rockove výbušne i melodicky nárezove dohromady.
Dve zmínené, jak jsem již psal mnohdy až akusticky znející kytary, jsou jako by základem celé té neuchopitelnosti. V tom jim pak velmi pomáhá místy až deklamovaný mírne jecivý zpev. A bicí? Ty k tomu tvorí potrebný pevný rád, ackoli ani pan bubeník není rozhodne jen nejaký nástrojove presný suchar.
Dohromady si tenhle projev omotává posluchace jako pavoucí nitky, aby pri pozorném poslechu zjistil, že v pavucine nesedí nebezpecný pavouk, nýbrž zajímavé melodie schované za tepajícím post rockovým predivem, když mám být strucný.
Letos vydané album Moller-Plesset nazvané "The Perturbation Theovery" nabízí celkem osm skladeb a i pres to, že ty všechny se drží približne výše popsaného stylu, zní album pomerne pestre. Vždyt už jen úvodní "Megavix" jakoby se skládala hned z dvou písní dohromady. Dva predposlední kousky zase více než obohacují hlasy hostujících zpevacek. A obzvlášte "Purple Rape", kde se jemná souhra obou tentokrát plne akusticky znejících kytar, mení v dialog lehce ochraptelého zpeváka a eroticky znející zpevacky, je pro mne témer tím nej na tomhle albu.
Deska "The Perturbation Theory" bude zcela jiste ušní lahudkou pro všechny fanoušky najazzlého tepavého post core rocku, vychutnávace akustiky v rockovém provedení, stejne jako pro všechny ty, pro než experimentování v muzice neznamená neobvyklé nástrojové obsazení, ale rádi se nechávají unést tím, co lze vykutit v obsazení klasickém. Zde trochu odbocím a upozorním, že kapele, jak si již ctenár možná všiml, schází basa. Ale verte mi, chybí, lec neschází.

Webzine STNTSans Tambour Ni Trompette
Je comptais sur la prochaine sortie en double vinyle des deux premiers efforts de Moller Plesset pour vous parler, enfin, de « the perturbation theory »…mais comme ce projet est repoussé à une date ultérieure, il ne me reste plus qu’à me jeter dans le grand bain de la chronique… car jusqu’à maintenant je ne savais pas trop quoi penser de ce disque. Attention je ne parle pas des cinq nouvelles chansons qui se situent musicalement dans la continuité de « rather drunk than quantum », à savoir ce savant mélange noise rock bluesy qui excelle dans la rencontre de Us Maple, Mule, Condense, Colossamite et autres maîtres du son noise rock des nineties, chers aux cœurs de nos amis musiciens. Le chant est tout particulièrement réussi sur cet opus et donne un ton nouveau à l’ensemble…un côté désespéré et embué d’alcool... genre sortie de bar particulièrement avinée. De plus avec « megavix » les Mollers ont écrit un putain de classique de noise music, vous savez un de ces morceaux qu’on retrouve sur toutes les mix tape des copains sans que personne ce soit passé le mot. Non, non, ce n’est donc pas les nouvelles chansons qui me font tiquer. C’est plutôt les trois morceaux qui suivent, à savoir des reprises de « megavix », «purple rape » façon unplugged avec invités au chant Laetitia Sheriff et Isa Valenti, ainsi que le remix électro d’un des deux guitaristes du groupe. Les morceaux sont joliment revisités, mon préféré c’est le duo entre Gilles et Laetitia sur « purple rape »…mais j’ai cette impression que ce disque n’est pas fini, comme s’il manquait quelques chose…peut être que j’aurai préféré au moins trois ou quatre autres morceaux tout simplement…ben ouais je fais mon difficile mais avec de pareille formation à part chipoter je ne vois pas trop ce que pourrais dire de plus. Dois-je insister sur la superbe pochette et sa bande dessinée, non ? ! Vous l’avez bien compris même si ce nouvel effort de Moller Plesset me laisse certains jours sur ma faim, il reste un disque d’une classe certaine...ben ouais quand même, il faut que cela soit dit !

Pepper Zone, webzine
Tu prend le disque dans tes mains, tu le déballes : un premier fourreau de toute beauté. Que découvre t’on ensuite ? Un deuxième fourreau de toute beauté au sein duquel est inséré un comix de 40 pages !! Rien que l’artwork général du disque est une preuve d’achat potentiel. Un artwork sublime, un comix agréable proposé par le dessinateur Em qui tourne autour de l’aliénation que provoque la télévision. Moller plosset nous offre son second opus, après la sortie du premier par l’association K-fuel ; pas étonnant d’ailleurs qu’ils se soient raccrochés à eux, tant la noise du trio est dans la droite lignée de la distro rennaise. Les 6 premiers titres sont effectivement dans la lignée des influences énoncées : Jesus Lizard ou Don Caballero. Même goûts pour les guitares acérés, pour les structures alambiqués et les ambiances tendues et angoissante. Les deux avant derniers titres sont des complaintes acoustiques (le groupe jouait à la base en acoustique) auxquels est venu se joindre deux chanteuses. Pour finir, Moller plesset se fend d’un titre un poil electro bizarre en guise d’outro, histoire de montrer leur ouverture d’esprit. « the pertubation theory » est un bon disque, complexe et inventif musicalement, recherché et superbe esthétiquement. Vous n’aurez donc aucune raison de ne pas vous pencher sur cette galette distribuée par Overcome…

Kerosene, fanzine
Merci Dan de m’avoir donné la possibilité de chroniquer des disques faits d’autre chose que de guitare folk, de batterie jouant des rythmes lents, de chants jamais criés, toujours posés. Il n’y a en effet que les instituts de sondages (oui ou non ?), les enquêtes d’opinions, de consommation (plutôt choux fleurs ou navets ?) qui vous font entrer dans des catégories. Même vos amis vous étiquettent. Et dans une ville où tout le monde écoute du gros bourrin, si vous ne suivez pas la majorité, la masse, vous êtes un « popeux » à qui on peut coller tous les qualificatifs. Mais il y a parfois plus de rébellions dans l’esprit d’un enfant de chœur que dans celui d’un punk coiffé d’une crête, armé d’une bière et paré d’un chien. Donc encore merci Dan car « The Perturbation Theory » le second album de Moller Plesset n’est pas un disque de pure pop et miracle ! Oh ! Miracle ! Je l’aime. J’aime les arrangements intelligents construits par les deux guitares. Il est toujours impressionant de constater une telle complicité entre deux musiciens. Leurs mélodies se croisent et s’entrecroisent et lorgnant parfois vers la tristesse du blues, elles me font penser sur certains morceaux à Jesus Lizard. Elles possèdent aussi une construction répétitive et tournante qui peut rappeler la musique cyclique, mécanique de Steve Reich. J’aime aussi la complémentarité des voix, l’une rauque l’autre plus aigue qui ont des reflets Fugazien. Notons aussi la participation de Laetitia Sheriff et la chanteuse de 13th Hole pour des morceaux accoustiques en tout cas plus pop, car il y a bien une raison au fait que je chronique ce disque. Un dernier argument pour le oui, pour l’adhésion à ce disque est que l’album est accompagné d’un comix d’une quarantaine de pages réalisé par le dessinateur em. (Charly)

Positiverage, webzine
Deuxième album pour ce combo discret de Rennes, et avant même de parler de musique, force est de constater que ce nouvel album est encore présenté d'une bien belle manière. Comme pour "Rather Drunk Than Quantum", leur premier disque, c'est le dessinateur eM qui est responsable du graphisme et de la BD livrée avec le disque. L'ensemble est superbe. Pour ce qui est de Moller Plesset, ces grands défenseurs d'une noise claire et complexe reviennent avec toujours autant de déviance. Jamais un groupe n'aura tant titillé le "Placebo" de Condense, sans pour autant en être une copie. Moller Plesset reste bien plus cérébral que Condense — le groupe gagnerait d'ailleurs à plus d'assise par moment — mais on y retrouve une même complicité entre ces guitares au son clair, une même tension, et quand le chant s'énerve un peu, une même rage désespérée. Le groupe s'en tire à merveille. Ne cherchez pas de la mélodie facile et de l'accroche évidente, on vient ici pour se laisser enivrer par les notes de guitares et leurs boucles indomptables, on vient ici pour se perdre et oublier les conventions, on vient ici pour explorer ou retrouver des chemins débroussaillé par certains aïeux américains. Et pourtant, les rennais gardent une énergie bien directe qui leur évite l'abstrait excessif des formations plus expérimentales. Il n'y a que le chant parfois trop monolithique qui aurait tendance à me décevoir, mais très franchement, les rennais viennent de pondre un deuxième album à la hauteur de nos espérances. Et la présence de Laetitia Sheriff sur "purple rape" ou Isa Valenti (de 13th Hole) sur "Megavix" ne fait que me confirmer. Ces demoiselles n'apportent en réalité guère plus d'émotions à ce disque, mais la noise qui s'en dégage n'en a définitivement pas besoin. Un
disque sous forme de tableau sombre et torturé qui s'écoute et se regarde avec un grand plaisir.
[mg]

NextClues, webzine
J’ai mis 10 jours à retrouver ce disque parti se protéger au fond de mon sac entre les baleines repliées de mon parapluie. Il a fallu attendre une journée de pluie pour que je le récupère. Ca ne serait jamais arrivé si j’étais breton et c’est justement le cas de Moller Plesset qui sort son excellent deuxième album sur le label Perte & Fracas. Accompagné d’un beau comix d’Em, le cd est déjà un superbe objet, cartonné, sobre et soigné. A l’intérieur, c’est la même chose: la musique de Moller Plesset se glisse tout en finesse et en impertinence dans les traces de Don Caballero, d’Hella ou de Gastr Del Sol. Entre ses intonations noise et le chant, plaintif et parlé, parfois hurlé, toujours judicieux et bien placé, qui achève de donner une touche plus noire à cet album, Moller Plesset a réussi la performance de me faire regretter le chômage technique de mon parapluie au printemps.
(9/10)
{Olivier}

BOKSON, webzine
Des groupes décalés et noisy comme peut l'être Moller Plesset, la France n'en compte pas beaucoup. Pour se familiariser avec cette approche du rock n'roll, il faut malheureusement trop souvent traverser l'Atlantique. Les plus énervés de Condense avait, chez nous, ouvert une brèche il y a quelques années, et les rennais semblent avec ce deuxième opus, prendre définitivement la relève. "The Perturbation Theory" semble moins accessible que son prédécesseur au profit d'une plus grande aisance rythmique, d'une maturité définitivement acquise, et d'une profondeur sans faille. Car il faut pouvoir suivre Moller Plesset et ses enchaînements de plans aux guitares souvent répétitives ou tranchantes, et à la rythmique décousue. On pense souvent d'ailleurs à The Ex pour le rabachage, cette ambiance tendue laissant les portes grandes ouvertes à l'improvisation tout en laissant limites et contraintes s'échapper. Pour preuve ces deux titres acoustiques sur lesquels apparaissent tour à tour Laetitia Sheriff et Isa Valenti (13th Hole), et ce packaging né de leur collaboration avec le dessinateur Em proposant un comic d'une cinquantaine de pages. Dommage que la complexité de la musique de Moller Plesset effraie les oreilles novices, car il s'y cache une richesse que l'on aimerait souvent prescrire au plus grand nombre. Admirable.

Matthieu
06/05/2005

Liste de distribution X~Mist, Nagold, Allemagne
2nd full album by this excellent french Post-Rock trio! 8 tracks musically in between DON CABALLERO and KARATE, and at least as good as both of them, with a way more energetic approach in their music! Additionally this comes with luxuriously-styled packaging, as a digipak including a 50-pages comic-booklet!

Ouest-France, Edition de Rennes du 05/04/2005
Les rennais de Moller Plesset sortent aujourd’hui dans les bacs leur nouvel album, Perturbation Theory. Un disque étonnant et émouvant.
Un nouvel album , huit chansons et une dialectique implacable. Perturbation Theory, titre emprunté au physicien Moller, manipule une fois de plus la décomposition avec un réel bonheur. Rythmique à l’envers, guitares trébuchantes, créativité foisonnante, l’architecture du nouvel album étonne puis émeut. La maison Moller, c’est un quadrilatère à sept côtés avec sous-sol à l’étage, cuisine désaménagée et grenir au salon. L’entrée se fait par la fenêtre, la sortie par le tuyau de douche. Charpentiers et princes de la déconstruction, les rennais esquissent à l’arcanne des lignes mélodiques avec la rondeur de l’angle droit. Les mots restent un prétexte, le chant défie toute idée de mélodie. Dans ce dédale sonore, l’accord idéal n’a pas sa place. « L’univers des Moller Plesset n’est pas d’accès facile mais on n’a jamais eu l’intention d’être une usine à tubes. La réussite commerciale n’est pas le moteur du projet. On fait juste ce qu’on aime ». Et avec ceux qu’ils aiment. EM, dessinateur branché surréalisme, emplit le superbe écrin de ses subtils crayonnages, Laetitia Sheriff et Isa Valenti apportent un lumineux contrepoint au chant torturé et crépusculaire. Le groupe avoue « ne pas aimer la surenchère dans un genre qui souvent s’y prête » et se considère définitivement « comme un groupe rock’n roll ». Immanquable.


 

Exlektik, webzine

L’exceptionnelle scène indé française des années 90 semble enfin faire de nouveaux émules, près de 10 ans après sa quasi-disparition. On commence ainsi à voir émerger bon nombre de groupes proposant un rock tendu, fouillé, et reprendre avec bonheur le flambeau des monstres sacrés qu’étaient Portobello Bones, Bästard, Ulan Bator et autres Deity Guns (on pourrait en nommer ainsi des dizaines). On peut citer dans la nouvelle vague qui se forme actuellement des groupes tels Looking For John G, Enregistré Par Steve Albini, etc…. Et on peut y rajouter cette hydre étonnante qu’est Møller Plesset. Dire que je connaissais ce groupe il y a 2 mois eût été un mensonge éhonté. D’ailleurs je présume que les Rennais ne sont pas vraiment des plus célèbres dans notre belle contrée. Et pourtant nous sommes là en présence d’un beau diamant 24 carats qui ne demande qu’à être découvert.

D’emblée la musique tourbillonnante du groupe étonne et peut rebuter. Il faut s’acclimater à la richesse des compositions et au foisonnement d’idées qui jaillissent de partout. La première écoute de Rather drunk than quantum m’a procuré le même effet que la première écoute du The Painter’s Palette d’Ephel Duath, j’ai été un peu dubitatif et abasourdi par cette texture dense impossible à assimiler facilement. Le parallèle entre les deux groupes, si on excepte le côté jazzy des Transalpins, peut s’établir sur toute la durée de l’album, notamment en terme de structure mouvante et en terme de travail de composition qui force le respect. Musicalement, le combo rennais est beaucoup plus rock dans l’âme et moins ‘expérimental’ mais la diversité des ambiances proposées est étonnante et en une quarantaine de minutes l’auditeur aura visité bon nombre de paysages sonores. Et peut ressortir lessivé d’une écoute attentive. Ou bouleversé. Car on touche là aux cordes sensibles, les mêmes qui nous font apprécier un tableau et pas un autre, un livre et pas un autre. Fi de la technique, c’est l’émotivité qui fait loi, grandement aidée par des musiciens inventifs et inspirés. Pas besoin de se cacher derrière une grosse disto, leur mur de son est bâti sur des guitares crunchy qui ne se reposent jamais et proposent alternativement des accords tendus ou des motifs arpégo-mélodico-tourmentés du meilleur aloi, conférant une certaine impression de tourbillon, impression renforcée par des voix multiples, jamais criardes, plutôt déclamatives, se répondant sans cesse. Sur ces substrats mélodiques, la basse ronronne juste comme il faut, tandis que la batterie tourne au mieux. L’ensemble passe de l’aérien à l’agression noisy ("X-Kape") de façon naturelle, avec de belles montées en puissance. Décrire précisément cette musique n’est pas aisé, tout simplement parce qu’elle se ressent. Mais aussi parce qu’elle est d’une richesse assez stupéfiante. Ainsi, au lieu de vous abreuver de descriptifs alambiqués, je ne saurais que trop vous conseiller d’aller jeter une oreille sur les titres en écoute sur leur site. Quand je vous aurai dit que l’artwork est lui aussi très personnel et franchement superbe, vous aurez un premier aperçu d’un disque qui aurait dû faire plus parler de lui. A vous de faire le reste du travail.

Rather drunk than quantum est un disque exigeant mais superbe, dont les trésors magnifiques enfouis en son sein se méritent. A ranger précautionneusement aux côtés des œuvres des groupes cités en début de chronique. Le genre de disques qu’on réécoute 10 ans plus tard et qui vous procurent toujours le même frisson. Du genre de ceux qui ont la classe, tout simplement. Mais comme d’habitude en France, le talent ne sera reconnu qu’après que le groupe n’ait splitté, et encore dans le meilleur des cas. Remiser cette musique complexe, torturée mais jouissive au placard serait une énorme erreur, pourtant d’ores et déjà prévisible.
Allons, pas besoin de sortir de grandes théories, je ne changerai pas la face du monde. J’ai ce disque et je l’aime. Le reste n’est que littérature.

(juin 2006)

Webzine STNTSans Tambour Ni Trompette
Les premiers essais « démographiques » du quatuor (deux guitares, une batterie, un chanteur) furent peu distribués. Pourtant un fort caractère musical transparaissait dans ces titres. Une utilisation assez personnelle de la guitare sèche avait tendance à retenir toute notre attention. Sur ce premier album, exit la guitare toute sec ! Et la surprise est d’autant plus renversante que la musique de Moller (pour les intimes) y gagne en émotion et en densité. Les guitares ne cessent de se croiser. Se décroiser. Pour mieux s’enlacer de nouveau. Les mélodies arrivent toujours à point nommé. Rien de claquant ni de tape à l’œil ici. Juste de la classe. Des chants ni criés, ni parlés, se répondent sans temps morts. Chacun dans un ton qui lui est propre. Ils renforcent le côté très émotionnel des morceaux. Les influences sont si bien digérées qu’il ne me vient que peu de choses à l’esprit à ce propos. On peut juste signaler qu’une légère atmosphère (nostalgique ?) du meilleur de la scène « noise » française des années 90 peut être détecter à certains moments. Le « placebo » de Condense m’est venu plusieurs fois à l’esprit, allez savoir pourquoi, et Hash Over aussi. Pour le reste on se rendra du côté plutôt nord américain de l’atlantique. Pas loin de chez Craw, d’Us Maple et consœurs. Pas très proches musicalement les uns des autres. Mais je crois que c’est un signe d’ouverture ou d’un état d’esprit en commun. Il y a de grandes chances. Moller Plesset risque de chatouiller plus d’une oreille avec cette noise bluesy rock and roll. Cette première sortie, si longtemps désiré, du label K Fuel, vaut son pesant de cacahuètes. Je vous le dis, moi ! En plus le visuel est à la hauteur de l’événement.
greg (18/12/02)

 

Liste de distribution X~Mist, Nagold, Allemagne

impressive album by this french band! 10 songs of progressive Math-Rock, in the tradition of bands like COLOSSAMITE, U.S.MAPLE, GASTR DEL SOL or DON CABALLERO, but with more rock-like song-structures! highly complex and technical, but at the same time energetic and sharp! and to top it off, this CD comes in real exquisite packaging!

L’Oeil Electrique, Magazine bimestriel, n°27, 2003
On le savait déjà depuis, par exemple, US MAPLE, il est possible de faire un album de rock’n’roll, un vrai, entièrement mu d’une énergie déglinguée et vouée au désastre, sans passer par la structure couplet-refrain et l’obligatoire enchaînement de riffs par trop référencés. Møller Plesset, après avoir expérimenté le free électroacoustique à la Jim O’Rourke, a durci le son en l’électrifiant. Il en résulte des morceaux en « montée », dont les mélodies de guitares, de type sinusoïdales, entremêlées et complémentaires, volontiers dissonantes, expriment une franche exaspération. Cette impression est soulignée par les voix, souvent appuyée, rythmique, et basée sur le souffle pour la principale, énervée et disposant d’une sorte de distorsion naturelle pour la seconde. Ce pourrait être cacophonique, mais pas du tout, l’ensemble étant fermement maintenu par le batteur, véritable taulier de l’affaire, qui manie avec agilité breaks et contretemps. Positionnement contemporain et sauvagerie, expérimental’n’roll, voilà qui génère un album passionnant, dont les écoutes successives révèlent la véritable ampleur. K-FUEL records, pour sa première production, fait bien les choses, le son étant appuyé par un visuel impeccable : une élégante bichromie et une bande dessinée de em, activiste aux éditions La Chose, narrant la triste destinée d’un gamin monomaniaque, fou de l’idée de la guitare. A noter que le cd contient trois vidéos hypnotiques d’EKO-DAY BLIND, franchement mal indiquées. Il eut été intéressant d’avoir les paroles, pas toujours audibles, tant les titres laissent présager un sérieux travail socio-politique (Doggy, I Want My Drink, Gimme The «La Chaise »). La prochaine fois, peut-être.  

J. d’ά

TRUST, Magazine allemand, Avril 2003
Møller Plesset aus dem französischen Rennes widmen sich auf ihrer Debüt CD dem Math-Rock der Skin Graft-Schule Chicagos. Bands wie Don Caballero, US Maple oder Karate fallen einem sofort als Vergleiche ein. Geschickt variieren die vier Franzosen ihren Sound zwischen Hektik und Ruhe, Laut und Leise, Jazz und (Noise-)Rock und verfallen dabei nicht in reines ?gedaddel". Ergänzt durch drei sehenswerte Videos und verpackt in einem wunderschönen Pappschuber mit einem außergewöhnlichen 16-seitige Comic, lässt diese Veröffentlichung keine

Wünsche offen!

(frank d.)

Bokson, webzine, Avril 2003
On pouvait entendre par ci par là que Rennes était un véritable vivier en matière de noise à la française. Je n’en avais toujours pas la preuve avant que mon cher facteur (et oui des fois on l'apprécie) ne dépose le premier album de Moller Plesset dans ma boîte aux lettres. Vite inséré dans ma platine histoire de vérifier ces rumeurs, ce disque m'a mis une gifle en deux temps trois mouvements et je n'ai pu que me soumettre sadiquement à une écoute intégrale.

Citant US Maple comme une de ses influences principales, le combo rennais se plait à proposer un rock qui ne court malheureusement pas assez les bacs et qui parfois nous rend nostalgique de l'époque Condense. Ici, les structures basiques font sourire et on se complait à surprendre insolemment l'auditeur grâce à un rock n'roll imprévisible, bourré de surprises rythmiques, portant bien haut le drapeau de la distorsion, du bruit et de l'originalité ("The Show"). Que ce soit au niveau instrumental ou vocal, Moller Plesset débroussaille le genre sans jamais être prétentieux en insérant subtilement de fines mélodies souvent complémentaires allant presque jusqu'à lui donner une couleur pop. Pour preuve, nous retiendrons plus particulièrement le superbe "X-Kape" tout en montée ou le chant fait toute l'ambiance du morceau, "Honey" pour le travail des guitares, "I-I-2" pour l'originalité rythmique et "Who Do You Think You Are?" pour l'incroyable vibration rock n'roll qui s'en dégage.

On pouvait, au mot noise, penser instantanément au chao. Moller Plesset semble avoir vu le vent venir et s'est, avec réussite, appliqué à accoucher d'un album mûrement réfléchi qui peut se targuer de ne souffrir de quasiment aucun écart de jeunesse. Les rennais réussissent ainsi le difficile pari d'innover tout en ne se fermant aucune porte. En plus de cela, le groupe peaufine son image par un packaging adéquate et de qualité comprenant une bande dessinée, mais aussi par des bonus vidéo qui finiront certainement de vous convaincre. Tout simplement un disque pour surprendre autant que vous pouvez l'être.

Matthieu (24/04/2003)

Kill What, webzine, Avril 2003

Une esthétique de nerf et d’acier qui maltraite la grammaire des notes et crée des collisions entre ces deux voix en quête d’attention. Presque jalouse l’une de l’autre, elles se sentent quasiment toujours obligées de se couper la parole. Un dialogue de sourds, perturbé par ces deux guitares débridées qui brodent leur noise dans la répétition et le bancal. L’urgence de l’instant n’est jamais sous-estimée. On pousse la déraison par dessus bord pour voir ce que l’on pourra bien sauver. Une musique désincarnée et mal peignée qui a besoin de bien peu pour mettre à sac toutes les conventions musicales. A cet égard, on ne peut s’empêcher de rapprocher Moller Plesset des feux Condense, un groupe qui semble les avoir directement influencé. Et en soufflant suffisamment sur les cendres des Lyonnais, Moller Plesset semblent avoir déniché quelques braises sous-jacentes bien vives. Rien à redire. (8/10)

Positiverage, webzine, Mai 2003
Derrière un packaging dévoilant le mal-être sous sa plus belle forme (dessin de em), nous découvrons une musique tout aussi angoissante, mais tout à fait inspirée. Nouveaux venus dans le paysage noise français, Moller-Plesset sort directement un premier album digne de ce nom (normal quand le groupe à 6 ans d'existance!). Guitares incisives (trois), furie maladive, vocaux malsains, rythmes déstructurés, confusion maîtrisée… Tous les éléments qui ont fait le succès de groupes comme US Mapple se retrouvent dans ce disque. Les amateurs de guitares vont être servis (le groupe se dispensant aisément d'une basse). Mais, si ce disque nous replonge dans un style musical qui a cartonné dans les années 90 puis s'est discrètement évaporé, le quatuor rennais le fait avec beaucoup de classe et de savoir faire. Pas de tâtonnement ici. Le groupe connaît la recette et l'applique à merveille, au risque de tomber dans les mêmes pièges que ses aïeux : le mal de crâne assuré au bout du sixième titre ! Mais peu importe, chaque morceau s'écoute avec bonheur, comme un ensemble, et les aficionados de cette noise complexe seront enchantés de découvrir un groupe français à la hauteur des références d'antan. On regrettera juste un manque de respiration, et une certaine redondance sur la longueur de l'album. En attendant, on n'avait pas vu ça depuis bien longtemps.
[mg]

Magazine Fanfare, revue trimestrielle, Juin 2003
Voilà un disque comme on aimerait en entendre plus souvent… Sans aucun doute la surprise de ce printemps ! Publié par un tout jeune label, Moller-Plesset présente ici son premier essai discographique. Et quel essai ! L’atmosphère dégagée par les 10 titres évoque toutes sortes d’influence, sans que l’on puisse vraiment les identifier. Sans doute est ce là le signe d’une maturité certaine. Certes, on peut avancer une évidente similitude avec US Maple, dont Moller-Plesset serait l’équivalent hexagonal, mais ce serait trop réducteur de s’en tenir à cet unique rapprochement. Plus globalement, on peut rattacher les bretons aux artistes des écuries Touch & Go et Skingraft pour l’international, et leur trouver des connivences lointaines mais certaines avec Condense et Pigz Will Toast, voire Prohibition… Les guitares, s’appuyant sur une rythmique solide et inventive, s’enlassent et s’entremêlent dans une dissonance parfaite et mesurée, se répondant sans cesse en se complétant à merveille. Ici, la technicité n’est pas un obstacle au plaisir : loin d’être rébarbative, elle participe activement à l’enivrement que procurent les mélodies. L’objet dans son ensemble est magnifique, le packaging, accompagné d’un petit livret comix, réalise par EM de la Chose (association éditrice de comix) est de toute beauté. Rien n’est laissé au hasard, la démarche est aboutie et réfléchie dans les moindres détails. C’est superbe, on en redemande.

[Yannis Sada]

 

FreeMusic, webzine tchèque, Octobre 2003
Clever: Francouzská nezávislá muzika byla vždycky hodne zajímavá: od svébytné scény "screamo" kapel v polovine devadesátých let až po soucasné výboje avantgardních Cheval de Frise. Rekl bych, že Moller-Plesset leží tak nekde uprostred mezi temito dvema proudy. Mají v sobe nepopiratelné ovlivnení produkcí labelu jako Touch and Go nebo Quarterstick, ale zároven i jakousi "evropskou oduševnelost", která jim dodává opravdu velikou originalitu.

Smart: Fakt skvelej digipack, to jsem dlouho nevidel! A hustá muzika, tohle mužu! Odkud to je?

Clever: Moller-Plesset jsou ctyri a jsou z Rennes. Nemají baskytaru. Krome hlasu a bicích používají ješte dve kytary a práve jejich nápaditá souhra dodává jejich muzice tu strhující sílu. "Rather Drunk Than Quantum" mi paradoxne pripomíná táborskou Deverovu chybu - ta sice pracuje "jen" s dvema baskytarami a bicími, ale její hudba má podobné vyznení, jako "dvoukytarová" jízda Moller-Plesset. Žádna kytara není "vedoucí", obe spolu spíš rovnocenne komunikují a vytvárejí nekdy dost krkolomné, zároven ale porád ješte srozumitelné obrazce.

Smart: To je pravda. U týhle muziky nekdy hrozí, že se stane nepochopitelná pro ty, co jí jen poslouchají. Že tomu jako rozumí jen ty, co to hrajou, chápeš co chci ríct. Ale tohle je docela porád nárez. Jako že je tam slyšet, že tam jsou ruzný protiproudy a víry, ale porád te to ješte hodne lehce strhne jedním smerem, rozumíš... Je tohodne ulítlý. Fakt dobrý!

Clever: Je to trošku jako The Jesus Lizard - podobne plíživé a znepokojující kytarové riffy, nekonvencní rytmika a nemocná atmosféra paranoidního polodeklamovaného "zpevu". Moller-Plesset se mají na nekolika koncertech objevit v Cesku (podrobný rozpis snad bude brzo i na stránkách Freemusicu), což by mohla být zajímavá zkušenost - podobnou muziku totiž vetšinou provozují dost podivné existence...

Smart: Sám jseš dost podivná existence. Z mýho pohledu je tohle jedna z nejzajímavejších desek za poslední dobu. Je to fakt neco ovýho! Americký kapely by daly nevím co za to, aby znely takhle autenticky a takhle podivne. A z techhle kluku to proste leze úplne samo.

Web kapely najdete na adrese www.moller-plesset.ht.st, kde jsou též mp3 ke stažení

Melodick, webzine, Fevrier 2004on est d’abord interpellés par la pochette ; le premier contact. l’homme parait mentalement fou. le chien est plutôt rassurant. on ne sait pas à l’avance ce qui va se passer. petite appréhension.

puis « the show » explose comme un coup de tonnerre. son riff/refrain entêtant témoigne, dès la première seconde, de la puissance sonore du groupe. de son aisance dans la complexité. les chansons s’enchaînent, parfaites. et on serait presque prêt à pardonner au quatuor le petit manque par-ici, la faute de goût par-là, ou encore le trop plein de structures alambiquées dans ce coin.

mais rien ne manque. mais la faute ne vient pas. mais rien n’est en trop.

moller plesset joue avec les nerfs. son rock bruitiste et mélodique rappelle quelque fois les grandes heures de condense ( « 1-1-2 » en particulier ). et c’est bien la première fois, depuis les sus-cités, que l’on peut effectuer un tel rapprochement concernant un groupe noise français. les guitares prennent un malin plaisir à déstructurer les mélodies pour en recréer de nouvelles alors que le chant, titubant et chaotique cherche et trouve finalement sa place dans ces méandres infinis.

élégante et névrosée, la musique de moller plesset vient réveiller nos démons. les titille. les affame. et on comprend vite que leur rassasiement passera obligatoirement par ce « rather drunk than quantum ». le tout est servi par un packaging vraiment réussi, un livret-comix effrayant et trois vidéos-clips.comme deux falaises séparées par du vide, où moller plesset serait le fil salvateur du funambule.

ajouté le 12.02.2004
Repié